Les derniers faits en matière de discrimination raciale ont évoqué bien de réactions sur la place immobilière. En tant que professionnel, chacun est tenu de respecter la loi et de faire entendre à ses clients la bonne conduite à tenir. Le point avec Claudine Speltz,Présidente d’honneur de la Chambre immobilière et Administrateur CEPI  (association européenne des professions immobilières).

Le professionnel de l’immobilier est parfois confronté à des demandes particulières de ses clients bailleurs, notamment en matière de choix des candidats locataires. « Ils donnent implicitement voire explicitement des ordres ou consignes eu égard aux personnes qu’ils/elles ne veulent pas voir occuper leurs biens », confie Claudine Speltz.

S’il est légitime pour le professionnel de comparer les revenus du candidat avec le montant du loyer et de s’assurer que le candidat pourra faire face à ses obligations découlant du bail, de veiller à ce que la surface du bien corresponde à la situation personnelle du candidat et au nombre de personnes devant occuper le bien entre autres, d’autres pratiques sont formellement interdites ! « Notamment le fait de suivre les injonctions de son client à discriminer selon les critères prévus par la loi ».

Respecter la loi

Le professionnel ne peut se cacher derrière le fait qu’il estime que « le client est roi », et ignorer la loi. « Il est dans ses obligations professionnelles de la respecter. Il engage sa responsabilité s’il se soumet aux desiderata de clients en cette matière et fait ainsi fi de ses obligations légales ». Le code de déontologie de la Chambre immobilière est par ailleurs très clair sur ce point.  

Le professionnel a un rôle pédagogique à jouer envers ses clients bailleurs: « il doit expliquer et essayer de démonter les préjugés de certains clients ». En cas de difficulté d’interprétation d’une situation, l’agent immobilier peut obtenir de l’aide auprès du Centre pour l’égalité de traitement (CET) et de la Chambre immobilière. 

Agir sans discrimination

Pour être transparent, « le professionnel avertit ses futurs clients qu’il ne discrimine pas au sens de la loi et énonce clairement sa position dans le mandat proposé au client et signé par ce dernier ». Celui connaît ainsi sa position sans équivoque.

En agissant de la sorte, le professionnel remet à son client des dossiers objectifs et libres de toute connotation discriminatoire.

En dernier ressort, c’est le client qui élira son futur locataire parmi les dossiers qui lui sont remis.