Taux de crédit au Luxembourg : décryptage des dernières données de la BCL (juin 2025)

La Banque centrale du Luxembourg (BCL) a publié ses chiffres provisoires sur les taux d’intérêt appliqués aux crédits et dépôts en juin 2025. Voici les points clés à retenir, ce que cela signifie pour le marché immobilier, et ce que les professionnels et les emprunteurs doivent surveiller.

Les faits marquants

  1. Crédit immobilier à taux variable
    Le taux variable pour les crédits immobiliers accordés aux ménages a diminué de 4 points de base entre mai et juin, pour atteindre 3,28 %.
    Le volume des nouveaux crédits à taux variable a également augmenté, passant de 252 millions € en mai à 405 millions € en juin.
  2. Crédit immobilier à taux fixe (fixation initiale > 1 an)
    • Fixation initiale > 1 an et ≤ 5 ans : taux stable à 3,20 %, volume de 55 millions €.
    • Fixation initiale > 5 ans et ≤ 10 ans : +7 points de base, pour atteindre 3,55 %, volume 66 millions €.
    • Fixations plus longues (10–15 ans, 15–20 ans, 20–25 ans, plus de 30 ans) montrent des variations : baisse dans certaines tranches, légère hausse dans d’autres. Exemples :
      • 10–15 ans → 3,48 % (−19 points de base)
      • 15–20 ans → 3,16 % (−5 points)
      • 20–25 ans → 3,37 % (+1 point)
      • Plus de 30 ans → 3,60 % (−6 points)
  3. Crédit à la consommation
    Le taux d’intérêt sur les crédits à la consommation (fixation initiale > 1 an ≤ 5 ans) a légèrement reculé : 4,80 % en juin, contre légèrement plus en mai, avec un volume de nouveaux contrats en baisse (25 millions € contre 27 millions).
  4. Dépôts à terme des ménages
    Pour les dépôts à terme avec échéance initiale ≤ 1 an, le taux a chuté de 171 → 146 points de base (soit une baisse notable) entre mai et juin 2025.

Analyse : ce que cela signifie pour l’immobilier

  • Taux variable plus attractif
    La baisse du taux variable est une bonne nouvelle pour les emprunteurs qui avaient opté pour cette formule. Même si ce ne sont que quelques points de base, cumulés avec une remontée des volumes, cela suggère que certains ménages jugent que le risque de remontée des taux est acceptable, ou pensent pouvoir profiter d’une baisse ou d’une stabilisation.
  • Taux fixe : des disparités selon la durée de fixation
    Les taux fixes restent globalement plus élevés que les taux variables, mais les différences selon la durée de fixation initiale sont importantes. Les crédits fixes avec longues périodes de fixation (par exemple >10–15 ans) montrent une certaine baisse, tandis que les tranches intermédiaires subissent des hausses.
    Pour les acheteurs ou investisseurs, cela implique un coût plus élevé pour la sécurité (la stabilité des paiements), ce qui peut dissuader ou inciter à des compromis (durée plus courte, renégociations, etc.).
  • Crédit à la consommation : vigilance
    Même si le taux baisse légèrement, le volume de prêts conso diminue, ce qui peut signaler une demande plus faible (les ménages différant ces dépenses), ou une sensibilité accrue aux taux, surtout dans un contexte inflationniste ou de coût de la vie élevé.

Impacts pour les acteurs immobiliers

  • Promoteurs / agences immobilières
    L’attrait renouvelé des crédits à taux variable peut stimuler la demande, mais il est primordial de bien informer les clients des avantages/risques selon leur profil : stabilité vs coût.
    Dans les projets de financement à long terme, proposer des simulations variées (fixe vs variable, différentes durées) sera un atout.
  • Banques / établissements prêteurs
    Vous pouvez vous attendre à une hausse des demandes pour les fixes longues périodes si le marché anticipe une baisse, mais aussi une possible migration vers les variables si les taux fixes restent élevés. Le calibrage du risque (inflation, politique monétaire) reste critique.
  • Emprunteurs
    Si vous envisagez un achat ou un financement, c’est peut-être le moment de regarder de près les offres variables, mais avec prudence. Ceux qui cherchent la sécurité et veule